De nombreux travaux portent sur l’histoire des sciences psychiques en France durant leur essor à la fin du XIXe et au début du XXe siècle (Lachapelle, 2002 ; Méheust, 1999 ; Plas, 2001 ; Le Maléfan, 2001 ; Gutierez & Maillard, 2005 ; Marmin, 2001ab ; Brower, 2005 ; Bensaude-Vincent & Blondel, 2002 ; Amadou, 1954 ; Tocquet, 1972 ; Edelman, 2006 ; Estingoy, 1992-1993). Cet intérêt se justifie par le chevauchement d’alors entre sciences psychiques, psychologie et sociologie ; et également par les nombreuses personnalités de l’élite intellectuelle de l’époque ayant participé à ces recherches.
L’une des personnalités les plus remarquables est le physiologiste Charles Richet (1850-1935) qui recevra le prix Nobel de médecine en 1913. Son autorité couvrit le domaine de 1875 (avec son article réhabilitant le somnambulisme provoqué et l’hypnose, cf. Estingoy & Ardiet, 2005) à sa mort en 1935. Son rôle dynamique dans les nombreuses institutions s’étant occupé de sciences psychiques est reconnu : il était le secrétaire actif de la Société de Psychologie Physiologique, le fer de lance des Annales des Sciences Psychiques, membre du comité exécutif de l’Institut Général Psychologique, l’organisateur des dîners-réunions métapsychiques dès 1914, et le Président d’honneur de l’Institut Métapsychique International fondé en 1919, qui porte le nom qu’il proposa en 1905, dans son discours de président de la Society for Psychical Research, pour distinguer cette discipline scientifique. On peut considérer qu’une ère historique peut être définie pour la parapsychologie en France en se basant sur le temps de vie et d’activité de Richet, c’est-à-dire de 1875 à 1935.
En posant cette délimitation, on constate rapidement une sorte de vide quant aux contributions à l’histoire de la parapsychologie française pour la période suivante. Cette nouvelle période semble moins prestigieuse et pose apparemment moins la question des relations entre la métapsychique et les institutions scientifiques françaises. Selon Lachapelle (2005, p. 21) : « Les années 40 furent marqués par une reprise de la métapsychique en France, mais cette résurgence fut accompagné par un nouveau retrait de la scène scientifique. La métapsychique devint moins scientifique et plus critique vis-à-vis de la science institutionnalisée. La tendance fut alors vers une métapsychique plus mystique et un intérêt accru pour les mystères de l’Orient. » Nous allons analyser ce constat expéditif en apportant une contribution originale à l’histoire de la parapsychologie en France entre 1935 et 1968. Le choix de cette deuxième date provient des événements sociaux de « mai 68 », qui sont à la conjonction de trois autres faits : l’émergence d’une nouvelle génération de parapsychologues à l’Université de Nanterre (Evrard, à paraître), la mort du métapsychiste René Sudre (1880-1968) et la fin de la revue Planète.
Dans ce travail, nous n’allons pas être exhaustif, simplement dresser le portrait des chercheurs influents, des groupements et des idées discutées. Nous ne rentrerons pas dans le détail des expériences et des biographies, qui demanderaient chacune de plus amples développements. L’objectif est de proposer une perspective générale sur ces quelques décennies. Il nous semble du devoir de la génération actuelle des historiens des sciences psychiques de ne pas se focaliser sur un « âge d’or », mais de faire le lien jusqu’aux recherches contemporaines, en soulignant les réussites et les échecs avant que le temps et l’oubli n’engloutissent tout.
L’une des personnalités les plus remarquables est le physiologiste Charles Richet (1850-1935) qui recevra le prix Nobel de médecine en 1913. Son autorité couvrit le domaine de 1875 (avec son article réhabilitant le somnambulisme provoqué et l’hypnose, cf. Estingoy & Ardiet, 2005) à sa mort en 1935. Son rôle dynamique dans les nombreuses institutions s’étant occupé de sciences psychiques est reconnu : il était le secrétaire actif de la Société de Psychologie Physiologique, le fer de lance des Annales des Sciences Psychiques, membre du comité exécutif de l’Institut Général Psychologique, l’organisateur des dîners-réunions métapsychiques dès 1914, et le Président d’honneur de l’Institut Métapsychique International fondé en 1919, qui porte le nom qu’il proposa en 1905, dans son discours de président de la Society for Psychical Research, pour distinguer cette discipline scientifique. On peut considérer qu’une ère historique peut être définie pour la parapsychologie en France en se basant sur le temps de vie et d’activité de Richet, c’est-à-dire de 1875 à 1935.
En posant cette délimitation, on constate rapidement une sorte de vide quant aux contributions à l’histoire de la parapsychologie française pour la période suivante. Cette nouvelle période semble moins prestigieuse et pose apparemment moins la question des relations entre la métapsychique et les institutions scientifiques françaises. Selon Lachapelle (2005, p. 21) : « Les années 40 furent marqués par une reprise de la métapsychique en France, mais cette résurgence fut accompagné par un nouveau retrait de la scène scientifique. La métapsychique devint moins scientifique et plus critique vis-à-vis de la science institutionnalisée. La tendance fut alors vers une métapsychique plus mystique et un intérêt accru pour les mystères de l’Orient. » Nous allons analyser ce constat expéditif en apportant une contribution originale à l’histoire de la parapsychologie en France entre 1935 et 1968. Le choix de cette deuxième date provient des événements sociaux de « mai 68 », qui sont à la conjonction de trois autres faits : l’émergence d’une nouvelle génération de parapsychologues à l’Université de Nanterre (Evrard, à paraître), la mort du métapsychiste René Sudre (1880-1968) et la fin de la revue Planète.
Dans ce travail, nous n’allons pas être exhaustif, simplement dresser le portrait des chercheurs influents, des groupements et des idées discutées. Nous ne rentrerons pas dans le détail des expériences et des biographies, qui demanderaient chacune de plus amples développements. L’objectif est de proposer une perspective générale sur ces quelques décennies. Il nous semble du devoir de la génération actuelle des historiens des sciences psychiques de ne pas se focaliser sur un « âge d’or », mais de faire le lien jusqu’aux recherches contemporaines, en soulignant les réussites et les échecs avant que le temps et l’oubli n’engloutissent tout.
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